RETOUR D’EXPEDITION : « LA TRACE DES GEANTS »

L’objectif de Corentin : rallier les plus hauts sommets de chaque massif montagneux de France, en un minimum de temps.

C’est en vélo, que Corentin a choisi de réaliser les liaisons entre les cinq massifs montagneux français. Puis le trail running et l’alpinisme ont pris le relai pour atteindre leur point culminant.

Son vidéaste et binôme, Xavier, était à ses côtés pour capturer chaque moment de cette expédition en le suivant en voiture lors des traversées à vélo et gravissant les sommets avec lui, à pied. Une équipe de soutien était également présente pour la gestion du matériel, des repas et de l’assistance en cas de besoin.

Les motivations derrière ce choix d’expédition

Plusieurs raisons ont poussées Corentin à concevoir ce projet ambitieux :

• La volonté de promouvoir la France et ses paysages
• La réalisation d’un exploit sportif en ralliant tous ces sommets en moins de 8 jours
• Faire passer un message d’inspiration et de motivation à faire du sport, et ce, peu importe le niveau

Le récit de l’expédition

Nous sommes le samedi 13 août, il est 4h du matin, le grand départ de la Trace des Géants est lancé depuis le sommet du Grand Ballon, dans les Vosges.

Une longue journée s’annonce avec 295km de vélo, puis directement l’ascension du Crêt de la Neige, point culminant du Jura. Sur le vélo, Corentin est en pleine forme, il avance très bien et prend énormément de plaisir sur des routes aux paysages somptueux.

« Le Jura c’est vraiment magnifique, personne sur les routes, un beau soleil, j’adore ».

Corentin est accompagné pendant plusieurs heures par un ami qui a rejoint l’équipe en début de matinée. Le moral est bon et les kilomètres défilent facilement. S’ensuit un petit coup dur lors de la longue montée entre Bois d’Amont et le col de la Faucille, mais cela fait partie de l’aventure.

Après plus de 12 heures de selle, il est temps d’enfiler les baskets et de rejoindre le sommet du Crêt de la Neige. Après avoir mangé un bon petit plat concocté par Soline, toute une équipe suit Corentin dans l’ascension. Ses amis, Xavier et Lisa, s’occupent alors de la partie vidéos/photos, Bastien et un autre ami sont là pour faire rire Corentin et lui faire oublier la difficulté. De retour au campement, un bon repas attend toute l’équipe. Des pancakes à la patate douce, des wraps de légumes et une bonne bière, voilà de quoi remettre sur pied notre athlète ainsi que toute l’équipe.

Dimanche, réveil matinal (4h du matin), direction les Alpes.

L’ascension au Mont Blanc étant interdite dû à d’importantes chutes de pierres sur la voie, Corentin doit trouver une solution. Il décide d’emprunter un itinéraire représentant un trail de 60kms et 4800m de dénivelé positif, comme le Mont Blanc.

Une étape difficile attend Corentin (130km, 2600m de dénivelé).

La journée commence par un magnifique lever de soleil sur le Mont Blanc, de quoi faire oublier la déception de ne pas le gravir. Des montées, des descentes, le début de journée est compliqué, surtout durant l’ascension du col de la Croisette.

Au sommet l’attend un superbe ravitaillement réalisé par Soline et Lisa, de la Saint Yorre, des gâteaux de riz, du jambon, un régal pour Corentin. Ensuite ça déroule presque jusqu’à Abondance, avec, sur la route, une magnifique rencontre avec un cycliste qui faisait sa sortie matinale et qui a roulé au final plus d’une heure avec Corentin.

L’arrivée à Abondance se fait sous la pluie et avec le moral dans les chaussettes suite à cette dure matinée. Corentin retrouve le sourire avec l’arrivée de ses parents et la présence de deux amis qui vont faire le trail avec lui. Un bon repas, une bonne sieste et 2 heures plus tard, c’est reparti, cette fois-ci pour 25km et 2200m de dénivelé à pied.

Tout se passe bien pendant 3h, notamment grâce à la présence de Bastien et Clément, qui sont là pour raconter des blagues et mettre de la musique quand c’est dur. Puis s’ensuit un nouveau coup de moins bien, l’ascension des Cornettes de Bise se fait dans la souffrance. La descente va mieux et Corentin retrouve des forces. Une bière, une assiette de frites et voilà de quoi remotiver les troupes, avant de repartir sous la pluie pour finir cette journée et les 5kms restants.

Une bonne nuit de repos et c’est reparti pour finir ce trail et les 2600m de dénivelé restants.

Corentin est en grande forme et avance super bien. « J’étais très surpris de mon état de forme, et les paysages étaient tellement beaux que je n’avais pas le temps de penser à la douleur ».

A l’arrivée, quel plaisir de finir, mais surtout un bonheur de manger un burger concocté par toute l’équipe !

Mardi, l’équipe prend la direction du Massif Central, avec au programme 305km de vélo. Après avoir vu de magnifiques paysages autour du lac d’Annecy, Robin, le frère de Corentin, le rejoint pour quelques kilomètres. Un magnifique moment pour Corentin qui a besoin de réconfort dans un moment difficile. Dans l’après midi, bien que ce soit moins attractif pour tout le monde au niveau des paysages, Corentin continue en appuyant fort sur les pédales et enchaîne les kilomètres. Ils arrivent en fin de journée dans le Forez.

Mercredi, 150km à vélo et l’ascension du Puy de Sancy sont au programme.

Le début de journée est très difficile. Il pleut, Corentin a très froid sur le vélo et un gros coup de mou le prend après 4h sur la selle. « Un coup de fatigue comme je n’ai jamais vécu. Une fatigue générale m’a envahie et je n’étais plus capable d’avancer. Je me suis arrêté avec un petit moment d’absence où je ne me souviens plus de tout. Ma maman s’occupe de me changer et je file au lit pour une petite heure de sieste. Un repas, avec le soleil de retour et c’est parti. Encore 60km sont au programme ». Corentin a ensuite parcouru quelques kilomètres avec Nicolas, un de ses partenaires, un très beau moment partagé sur le vélo.

Arrivé au parking du Puy de Sancy, c’est le moment de se changer et d’enfiler les baskets. Accompagné de son père, son oncle et son cousin, Corentin a le sourire pour faire cette montée. Xavier et Lisa sont au sommet pour immortaliser ce moment et valider le 3ème sommet. Il n’en reste plus qu’un ! La descente, est beaucoup plus difficile.

Une douleur au genou fait grincer des dents notre sportif. Un petit doute s’installe alors et l’interrogation de savoir s’il va pouvoir repartir le lendemain se fait sentir.

Un bon massage, un superbe repas, une équipe au top et une nuit réparatrice, tout est réuni pour que Corentin reparte sans douleur, direction les Pyrénées !

Ça monte, ça descend, ça monte et ça descend, voilà le programme de cette matinée vers le Puy Mary. Le brouillard jusqu’au sommet nous empêche d’admirer la vue mais le soleil perce et annonce une belle journée. Robin accompagne à nouveau Corentin et la descente est magnifique, entre soleil, nuages et paysages à couper le souffle. Un profil plutôt descendant donne le moral à Corentin. « J‘ai vraiment l’envie de faire une grosse journée, j’ai presque l’impression que rien ne peut m’arriver aujourd’hui ». 310km au compteur au moment de s’arrêter. De fortes émotions traversent Corentin après cette journée de rêve sur le vélo, accompagné par son petit frère mais aussi parce que la journée du lendemain marquera la dernière sur le vélo.

Vendredi, c’est parti, plus que 207 derniers kilomètres en bicyclette. Au début c’est assez long, les routes sont droites, plates, le mental doit prendre le dessus pour faire avancer Corentin. Une fois que les Pyrénées se dévoilent devant eux, ils oublient tous les moments difficiles et ils profitent: « c’est pas tous les jours que je roule ici donc là j’apprécie ».

La montée finale vers Gavarnie est longue sur le papier (30km) mais un vent dans le dos et la joie de finir font avancer Corentin à une vitesse relativement impressionnante.

Au bout de la route, un chemin de terre. Il est temps de poser le pied et de savourer.

« Une émotion très forte me transperce. La joie de finir la partie vélo, mais il faut encore se concentrer pour grimper le Vignemale. Triste de voir mes parents nous quitter mais heureux de finir avec toute l’équipe cette aventure ».

Le samedi, à 3h du matin, le départ en direction du sommet du Vignemale est donné, en compagnie de Xavier.

La montée est longue, la fatigue se fait ressentir, mais la traversée du glacier est bien maîtrisée avec une dernière partie plus délicate dans la roche. Puis enfin, le sommet. « Des larmes montent et c’est un mélange de joie et de tristesse d’avoir fini. Le bonheur ultime d’être le premier à relier sans véhicule motorisé le plus haut sommet de chacun des 5 massifs montagneux de France métropolitaine (sans le Mont Blanc à cause des conditions météorologiques trop dangereuses). 7 jours et 4 heures après le départ du sommet du Grand Ballon, me voilà au sommet du Vignemale, j’ai du mal à réaliser. On prend le temps de faire de belles images avec Xavier et il faut déjà redescendre et rejoindre le reste de l’équipe pour fêter notre victoire. »

Remerciements

« Je veux remercier toute l’équipe, mes parents, mon frère et mes amis qui m’ont suivi
dans ce projet. Mais aussi un grand merci à tous nos partenaires pour le soutien durant
cette aventure !”

L’aventure continue !

Au printemps prochain, sortira un documentaire retraçant l’expédition de Corentin.